Historique à Saint-Juéry, le PS persona non grata aux municipales

Si le cœur de Saint-Juéry bat encore à gauche avec trois candidats se réclamant de cette filiation politique, aucun d'entre eux ne compte sur l'investiture du Parti socialiste. Pour la première fois depuis de longues décennies de domination, la section locale du PS n'apportera son soutien officiel à aucune liste.


Depuis plus d'un siècle, Saint-Juéry est un bastion du socialisme. Tout ses maires depuis la Libération, ont été membres du Parti socialiste et/ou de son aînée, la SFIO. Mais la donne a changé après l'élection de François Hollande à la présidence de la République.

La section locale du PS s'est déchirée au moment des élections municipales de 2014 en accordant l'investiture à la liste menée par Blandine Thuel. Une quinzaine d'adhérents a quitté le parti pour suivre le dissident, Jean-Paul Raynaud. Une stratégie payante pour ce dernier qui a été élu en partie grâce à l'impopularité croissante de la présidence Hollande et au rejet de sa formation politique.

Six ans plus tard, le parti socialiste, qui a subi de nombreux revers électoraux, lutte désormais pour sa survie. Même dans ses terres historiquement favorables du Midi, il ne fait plus vraiment recette.

Des trois candidats déclarés aux élections municipales de 2020, tous se revendiquent de gauche mais aucun n'a l'intention de demander l'investiture au PS. Dominique Baloup, dès novembre 2018 a annoncé d'emblée que sa liste ne serait pas soutenue par un parti politique. Jean-Paul Raynaud n'a quant à lui, aucune raison de modifier son positionnement de 2014 d'indépendant de gauche. Le mystère demeurait pour David Donnez qui nous a répondu :

"Lorsque j’ai initié mon projet j’ai avant tout cherché à rassembler un socle de compétences sans exigence d’appartenance a un parti, capables de s’écouter et de travailler ensemble dans une dynamique positive pour notre ville. Au fil du temps et des rencontres que j’ai effectuées je me suis rendu compte que beaucoup de gens ne croyaient plus forcément aux logiques de partis trop clivantes et je fais parti de ceux là.
Pour une ville à dimension humaine comme Saint-Juéry je constate que les gens ne font pas de politique et qu’au quotidien ce n’est pas vraiment leur priorité. (...) Ma liste sera donc sans étiquette et elle invite tous ceux qui se reconnaissent dans ce projet, à la soutenir", explique-t-il.

Le secrétaire de la section PS de Saint-Juéry, Marc Izquierdo conforme qu'aucune équipe de campagne n'est venue le solliciter. "Personne n'est venu nous présenter de programme. Nous n'allons donc pas participer à la campagne. En revanche, l'une de nos adhérentes, Corinne Pawlaczyk [Ndlr : celle de David Donnez] figurera sur une liste et nous la soutiendrons", reconnaît-il. Le responsable de section qui reconnaît que la scission de 2014 a considérablement affaibli le PS au plan local, envisage une fusion avec les militants socialistes d'Arthès.