dimanche 9 février 2020

Troisième tour : qu'attendre de la C2A pour 2020-2026 ?

Illustration à partir de la carte du PLUi
Le destin de Saint-Juéry est de plus en plus lié à celui des 15 autres communes de l'agglomération avec le transfert de nombreuses compétences au Grand Albigeois. Si sa gouvernance est corrélée avec les résultats des élections municipales, personne ne consulte les habitants sur un quelconque programme intercommunal. Que peut-on donc en attendre pour les 6 prochaines années ? Mystère.

 

Aménagement du territoire, bus, assainissement, collecte des déchets, voirie,... ces compétences essentielles sont exercées par le Grand Albigeois au profit de ses 16 communes membres. Un conseil communautaire se réunit régulièrement à l'instar d'un conseil municipal mais la plupart des arbitrages sont rendus par le bureau communautaire, un organe formé de la présidence et des vice-présidents. Si les délibérations sont votées de façon consensuelle, c'est le président qui fixe la feuille de route de l'agglomération pour 6 ans.

Or, le président de la C2A n'est pas élu par les électeurs grand-albigeois mais par les conseillers communautaires ! Impossible de connaître le programme ou les grandes orientations qui seront prises à l'avance. Alors que nous reste-t-il ? Le suivi de la campagne des élections municipales à Albi puisque la coutume (observée dans de nombreuses intercommunalités de France) veut que le maire de la ville-centre s’assoit également dans le fauteuil de président de l'agglo(* voir le dernier paragraphe).

La rédaction du Sot du Tarn s'est donc astreinte à l'écoute attentive du débat diffusé jeudi 6 février sur les ondes de France Bleu Occitanie au cours duquel se sont affrontés les cinq têtes de liste candidates à Albi : Frédéric Cabrolier (RN), Stéphanie Guiraud-Chaumeil (DVD), Nathalie Ferrand-Lefranc (PS, PCF, LFI, PRG, Ensemble), Pascal Pragnère (EELV) et Muriel Roques-Etienne (LREM).

Les candidats ont pu évoquer (un peu) le Grand-Albigeois au cours du dernier tiers du débat d'une heure trente, lorsqu'on été évoquées les questions du commerce et des déplacements.

  • Commerce

"Les villages sont autant affectés que le centre-ville d'Albi par la disparition du commerce proximité", a souligné Pascal Pragnère citant Terssac ou Castelnau de Lévis. "Il y a eu 50 000 mètres carrés de surface commerciale bâti dans l'agglomération, soit autant d'activité et d'animation aspirée des centre-villes", a ajouté Nathalie Ferrand-Lefranc souhaitant un moratoire sur le développement des zones commerciales. "Opposer le projet de Leroy-Merlin au déclin du commerce de proximité c'est incohérent. Leroy Merlin, c'est de la grande distribution qui s'oppose à la grande distribution", s'est défendue Muriel Roques-Etienne, ex-adjointe à l'urbanisme, qui a proposé de développer la préemption commerciale pour le centre-ville. Pour Frédéric Cabrolier, il s'agit d'une problématique liée à l'accessibilité du centre-ville. "Nous proposons deux heures gratuites le samedi dans les parkings de stationnement, et une heure en semaine". Au lieu de la préemption, il a indiqué préférer que la mairie se porte locataire des baux vacants et sous-loue à tarif préférentiel. "Nous avons mis en place une taxe sur les commerces vacants ainsi que le droit de préemption commercial mais pas pour tout acheter parce que la ville n'a pas les moyens, nous ne sommes pas une agence immobilière. Les deux heures de stationnement gratuite le samedi ont été expérimentées dans deux parkings. On dépense ce que l'on a, on ne rase pas gratis. Le commerce de centre-ville, de quartier et de périphérie doivent cohabiter. La menace, c'est le commerce en ligne", a rétorqué Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

  • Transports
Le grand contournement d'Albi pour alléger la rocade surchargée malgré son dédoublement a été évoqué par les candidats. Stéphanie Guiraud-Chaumeil a rappelé qu'elle avait sollicité la préfecture de Région pour que des études plus poussées soient menées afin de déterminer la faisabilité du projet. "Quoi qu'il en soit, l'agglomération participera au financement en responsabilité". Mais la discussion s'est surtout orientée sur les déplacements intra-agglo. "La circulation est le grand raté urbanistique de ces dernières mandatures. 90 à 95% du trafic est lié à des déplacements interne à l'agglomération. Il faut développer le transport en commun avec la gratuité le samedi", a proposé Nathalie Ferrand-Lefranc. Pour Pascal Pragnère, pas de gratuité mais des investissements supplémentaires pour améliorer l'offre des bus. "Jusqu'à présent, l'accès au centre-ville en voiture a été privilégié. Il faut favoriser d'autres moyens de transports (navettes fluviales, vélo, passerelles,...), améliorer la fréquence des bus". Muriel Roque-Etienne a exprimé son désir de conduire une grande étude de circulation destinée à réduire la place de la voiture dans le centre-ville (piétonnisation de la place Sainte-Cécile, fermeture du pont-vieux à la circulation,...). Enfin Frédéric Cabrolier a avancé l'idée d'une rénovation de la voie ferrée entre Albi et Saint-Juéry pour y faire circuler une navette desservant le Stadium, la zone de Jarlard, la clinique Toulouse-Lautrec et la zone Saint-Antoine à la Renaudié.

C'est tout ce que nous aurons pu nous mettre sous la dent à l'issue de ce débat. Et tant pis pour la thématique de l'étalement urbain que nous avions évoqué dans un précédent article.

La présidence du Grand Albigeois taillée pour le maire d'Albi ?

Avantagée par un peuplement inégalement réparti entre le centre et la périphérie de l'agglomération, Albi bénéficie de 49% des sièges de conseiller communautaire. Grâce à la prime majoritaire, la liste remportant les élections municipales dans la ville-préfecture dispose du contingent le plus important du Grand Albigeois. Ainsi, depuis la création de la C2A en 2003, la fonction de président a été occupée par les deux maires d'Albi, le sénateur Philippe Bonnecarrère et Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

Mais la suprématie de la droite albigeoise est pourtant loin d'être une évidence lorsque l'on regarde les forces en présence au cours de la dernière mandature. Avec la queue de comète de la vague rose, les listes de gauche sont parvenues à remporter 17 sièges dans l'ensemble de l'agglomération. Un nombre théoriquement à portée des 19 élus albigeois de la liste du maire d'Albi (auquel il faut ajouter Stéphane Bardy, conseiller d'opposition divers droite élu à Saint-Juéry). Il ne faut pas oublier un dernier bloc de 13 élus composé des maires et adjoints des villages de l'agglomération, souvent sans appartenance politique et loyaux envers la ville-préfecture.







  • Un conseiller communautaire Rassemblement National (Albi)
  • Vingt conseillers communautaires Divers Droite (19 à Albi et 1 à Saint-Juéry)
  • Quinze conseillers communautaires Divers Gauche (5 à Saint-Juéry, 3 à Albi, 3 à Lescure d'Albigeois, 2 à Arthès, 1 à Castelnau-de-Lévis et 1 au Séquestre)
  • Deux conseillers communautaires Front de Gauche (Albi)
  • Treize conseillers communautaires Divers et sans étiquettes (3 à Puygouzon+Labastide-Dénat, 2 à Marssac, 1 à Carlus, 1 à Cambon, 1 à Cunac, 1 à Dénat, 1 à Fréjairolles, 1 à Rouffiac, 1 à Saliès et 1 à Terssac)

Entre parenthèse, si la vaine candidature de Jean-Paul Raynaud à la présidence de l'agglomération (défait avec 12 voix contre 31 pour Ph.Bonnecarrère, et 5 pour R.Foissac) lui a valu quelques critiques, notamment de la part de l'opposition divers gauche, elle n'était pas une aberration. Il est parfaitement possible qu'une personnalité politique parviennent à fédérer élus de gauche et élus sans étiquette des villages pour faire contester le pouvoir au maire d'Albi.

2 commentaires:

  1. Bone analyse, qui révèle la méconnaissance des habitants sur l'enjeu communautaire lié à l'élection municipale.
    Or, cet enjeu est important, tant le rôle de la C2a est primordial sur les grands projets structurels de l'agglo et de Saint Juery.
    Le candidat Donnez ne s'y est pas trompé, et met en avant des projets importants, avec des termes différents, tel l'assainissement des Avalats (qui devrait etre realisé en 2017), mais aussi la réfection urgente de certaines voies de la commune très empruntées, et pour le long terme la mise sur la table de l'emprise de la voie Sncf vers Albi et la couverture de la piscine Taranis.
    Si Albi à pu avoir sa passerelle, D Donnez compte peser avec de tel projet pour mettre Saint Juery à sa place au sein de l'agglo.

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  2. Bone analyse, qui révèle la méconnaissance des habitants sur l'enjeu communautaire lié à l'élection municipale.
    Or, cet enjeu est important, tant le rôle de la C2a est primordial sur les grands projets structurels de l'agglo et de Saint Juery.
    Le candidat Donnez ne s'y est pas trompé, et met en avant des projets importants, avec des termes différents, tel l'assainissement des Avalats (qui devrait etre realisé en 2017), mais aussi la réfection urgente de certaines voies de la commune très empruntées, et pour le long terme la mise sur la table de l'emprise de la voie Sncf vers Albi et la couverture de la piscine Taranis.
    Si Albi à pu avoir sa passerelle, D Donnez compte peser avec de tel projet pour mettre Saint Juery à sa place au sein de l'agglo.

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