lundi 9 décembre 2019

Le mandat 2014-2020 comptable de l'état actuel de la commune ?

C'est le jeu des élections. Pour donner envie aux citoyens de
voter pour soi, rien de tel que d'attaquer le bilan du candidat sortant pour incarner un changement, une rupture, une nouvelle dynamique. Mais à Saint-Juéry (comme ailleurs) c'est une stratégie à double tranchant.




Au moment de dévoiler sa liste au grand public, lundi dernier, David Donnez en a profité pour expliquer son projet pour Saint-Juéry. Pour l'outsider de ces élections municipales, la situation de la commune nécessite un véritable électrochoc et qui de mieux qu'un pompier pour l'administrer ?

Dans son dossier de presse, le candidat dresse un portrait assez déprimant de la ville : baisse des constructions de maisons individuelles au profit d'habitats collectifs, sentiment d'insécurité, démographie en déclin et paupérisation de la population, désindustrialisation ou encore désertion du petit commerce. Tout juste reconnaît-il la vigueur du tissu associatif local (vivier important pour constituer une liste électorale).

"Les très nombreux contacts avec les Saint-Juériens font état déjà de nombreux besoins en matière de voirie, de trottoirs, de protection de l’environnement, des déplacements, de l’accessibilité. Sans compter sur l’entretien de nos écoles, de nos installations sportives et plus généralement, l’ensemble du patrimoine municipal ancien ou plus récent", précise-t-il. S'il n'attaque pas nommément le maire-sortant, c'est à surtout à son bilan qu'il attribue la situation qu'il dépeint si dramatiquement.

Qu'en est-il vraiment ? Il n'y a pas à notre connaissance d'indicateurs publics plus actuel que le bilan statistique dressé par l'INSEE en 2016. Certes, la situation du commerce et de l'emploi local ou la montée des actes d'incivilité se sont accentués au cours de ces 6 dernières années mais la population de la ville (et donc son attractivité) ne stagne pas, au contraire. Elle était de 6758 habitants en 2011, passée à 6814 en 2016 et s'établissait au 1er janvier 2019 à 6933.

Une mystérieuse analyse



Source : dossier de presse de la liste Agissons ensemble

Si les faits peuvent s'entendre individuellement, leur mise bout à bout révèle tout de même un certaine incohérence.
-en matière d'urbanisme, le coût et la rareté du foncier favorisent l'habitat collectif sur l'individuel
-notre niveau de revenus est en-deçà des moyennes du Grand Albigeois et du département, à l'inverse notre taux de chômage les dépasse
-notre solde démographique est négatif et notre population vieillit

Le logement collectif permet notamment à des populations précarisées de trouver un habitat abordable. Il est donc possible que les populations attirées par ces programmes fassent baisser le revenu médian de la commune. Mais vivre dans un pavillon ne prémunit pas ses occupants de percevoir de faibles revenus (beaucoup de nos retraités vivent dans des maisons individuelles avec de faibles pensions).

Le parc collectif, qu'il soit social ou non, permet également d'attirer de jeunes ménages de la classe moyenne, des individus ayant connu des accidents de la vie, des familles monoparentales ou des personnes handicapées et/ou âgées (comme nous l'avons déjà évoqué dans un article précédent). Il faut continuer à créer du logement collectif à Saint-Juéry, ne serait-ce que pour que les jeunes de la commune puisse s'y installer lorsqu'ils entameront leur vie autonome. Agissons ensemble ne veut pas d'une ville pour tous ?

Et l'héritage Polisset-Lasserre ?

Il n'aura échappé à personne en consultant la liste Agissons Ensemble pour Saint-Juéry que plusieurs personnalités liées aux précédentes mandatures y figurent (anciens candidats et élus ou liens de parenté). De 1978 à 2014, Jean Polisset puis Jacques Lasserre ont façonné la commune que nous connaissons aujourd'hui. C'est tellement le cas qu'une partie des détracteurs de Jean-Paul Raynaud considère que les réalisations majeures de son mandat ont été lancées par son prédécesseur. Attention donc aux bilans trop négatifs, car, après avoir vanté le cocktail expérience-renouveau, le ticket Donnez-Buongiorno pourrait être victime d'un sévère retour de boomerang en se montrant critique vis-à-vis d'une commune largement tributaire de la filiation politique dont ils sont issus.



1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Depuis le début de la campagne, nous avons respecté l’approche que vous pouviez en faire, comme en témoigne le dossier de presse que nous vous avons transmis en toute transparence. Mais la violence de votre analyse, infondée, m’oblige à répondre de la sorte, et je regrette vivement qu’il en soit ainsi, étant habitué à plus de jugement et d’objectivité dans la nature de vous propos.

    La conférence de presse avait pour but premier de présenter aux participants le candidat et l’équipe, et préciser notre calendrier de campagne. Je constate que, dans votre synthèse, vous n’avez retenu que les chiffres clés, en les interprétant faussement comme étant une critique de notre part de l’action du maire sortant.

    Je pense qu'il y a méprise dans la lecture de ce dossier de presse, et notamment sur celle de la rubrique "Saint Juéry en quelques chiffres". Celle-ci n'avait pas d'autres but que de fournir aux journalistes présents à la conférence de presse une sorte de fiche signalétique, afin d’appréhender le tissu de la commune, pour des personnes qui ne la connaissent pas forcément, Cela pouvait constituer un point de discussion, que nous aurions eu avec vous si vous étiez venu.
    Les chiffres et données sont effectivement de source INSEE.

    Cette fiche n'est absolument pas à charge de la municipalité, et encore moins de monsieur RAYNAUD, et je suis surpris qu'elle puisse être interprétée comme telle.
    C'est juste un constat qui est fait, afin de permettre une meilleure connaissance de la commune.
    Concernant l'interprétation que vous en faites, je vous en laisse juge, mais votre analyse n’engage que vous, et ce n’est absolument pas la notre, notamment sur la partie relative au foncier et au logement, je ne vois pas pourquoi vous tenez de tels propos qui ne traduisent absolument pas notre réflexion en la matière, qui est un peu plus élaborée.


    Concernant la population, nous l'avons estimé en 2019 à 7000 env environ. Donc, nous sommes en phase avec votre chiffre (6933). Quand je parle de stagnation, c’est pour indiquer qu’il n’y a pas, depuis de nombreuses années, d’évolution significative du nombre de logements. La diminution du nombre de permis de construire s’est engagée au début des années 1990, pour des raisons très diverses, ce qui contribue à une certaine stagnation, pour une commune de le périphérie albigeoise.
    Le taux de pauvreté, le niveau de revenu moyen,,,, pourquoi tout cela ferait il partie du bilan de monsieur RAYNAUD ? Cela n’a vraiment pas de sens, et je déplore que de tels arguments à charge aient pû être publiés .

    J’ai toujours dit que notre projet ne serait pas construit sur la diatribe et la critique systématique des gestions municipales passées.
    Aussi, je ne vois pas pourquoi et au nom de quoi ou de qui ces chiffres clés, de nature socio-économiques, non contestables constitueraient une attaque en règle contre Monsieur RAYNAUD ?
    C’est travestir un peu vite la vérité des propos, ce que je regrette.

    Pour conclure, s’il plaît à certains de voir un affrontement en règle à l’occasion de ces municipales, ne comptez pas sur moi pour participer à ces joutes.
    Ensuite, c’est vrai que nous sommes dans l’action, et que nous ne nous cachons pas, comme en témoigne d‘ailleurs notre envoi du dossier de presse. Il est alors normal de s’exposer aux critiques, que nous acceptons volontiers si celles-ci sont fondées.
    Nous proposerons un projet construit aux saint Juériens, dont la colonne vertébrale ne sera absolument pas la critique du bilan du maire actuel. Ce n’est pas notre philosophie.

    Cordialement

    David Donnez

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